L'Eglise aux 41 clochers - 100 ans de vie commune

C'est à la pastorale que revient le mérite d'avoir vu les dangers de désagrégation qui menaçaient l'Eglise. C'est elle qui a pris l'ini­ tiative de la renaissance du synode d'arron­ dissement. Une première tentative a été faite en 1877. Un premier synode officieux eut lieu à Tavannes. Il resta sans lendemain. Dix ans plus tard, la pastorale demanda au con­ seil de paroisse de Saint-Imier de convoquer les paroisses jurassiennes à un synode pour le 1er juin en l'église de Sombeval. La convocation est datée du 19 avril 1887. Dix-neuf paroisses sur vingt-cinq répondi­ rent. Cinquante délégués prirent part aux délibérations. N'oublions pas que les parois­ ses avaient le droit de veto et qu'elles ne s'en privèrent pas. Jusqu'en 1945 les décisions du synode d'arrondissement butèrent sur cette Nidau sacro-sainte autonomie que certaines parois- ses invoquaient pour manifester leur mau- vaise humeur, quand ce n'était pas celle du pasteur, et pour refuser ainsi les décisions prises en synode. Il est frappant en effet de voir des paroisses revenir à de meilleurs sentiments après un changement de pasteur ! La convocation de 1887 parle très justement d'une reconstitution et non d'une création. Le synode jurassien a été un synode officieux, unique en son genre, jusqu'en 1927, date de l'adoption par le synode cantonal d'un règlement des synodes d'arrondissement. Mais ce n'est qu'en 1935 que le Gouvernement bernois et le Conseil synodal reconnurent le synode jurassien. Avec la loi ecclésiastique de 1945, l'Etat accorde sa reconnaissance aux Eglises constituées et non plus aux paroisses individuelles. Le fameux «placet» du Gouvernement est supprimé. Les synodes d'arrondissement redeviennent des organes importants de l'Eglise et ils retrouvent leur offi­ cialité. L'autorité du synode et du conseil synodal est renforcée. Le droit de veto des paroisses, sans être annulé, est fortement réduit (art. 67). Il est passé le temps où une saute d'humeur suffisait pour refuser une décision ! Désormais la décision finale appartient au synode cantonal. Les droits de referendum et d'initiative sont introduits (art. 67). Lors des débats, le directeur des cultes Dürrenmatt a fait remarquer que l'Eglise réformée n'avait pas seulement le droit d'élaborer une constitu­ tion, mais qu'elle en avait le devoir. Un an plus tard, l'Eglise réformée avait sa Constitution. La loi ecclésiastique de 1945 a apporté des innovations qui ont failli la faire rejeter par le peuple. La loi accorde aux femmes le droit de vote et 12

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